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Nature et Équité
26 septembre 2012

Parole Tenue

UNE SOCIÉTÉ QUI N'ACCORDE PAS DE VALEUR À LA PAROLE DONNÉE.... Cette
Société-là finit par tuer son tissu social.

À de rares exceptions près (dont le droit rural) la Société française
accorde une valeur nulle à la « simple parole ».

QUE, DONC, NOS POLITIQUES SE TAISENT.

LA PIRE CHOSE QU'IL PUISSE ARRIVER À UN HOMME.... Selon moi, c'est de
ne pas savoir TENIR SA PAROLE.

On peut se tromper, dans la vie.
On peut faire des erreurs, voire commettre des fautes.

MAIS NE PAS TENIR SA PAROLE.... Berque  ! Que c'est laid.

Personnellement, j'ai pris un engagement au printemps 1976 et je l'ai tenu.

MON ENGAGEMENT SUR LA VOIE DES NOMADES NE DATE, EN EFFET, PAS D'HIER...

Avec le recul, je puis dire aujourd'hui qu'il a certainement débuté au
printemps 1976.... (Photo)

J'avais tout juste treize ans.... Écoeuré de voir que mon ami Pierre
Tellène le berger Transhumant....devait désormais enmontagner ses Troupeaux
en camions....

Je décidais alors de rejoindre son alpage de Chamousset (sud Vercors)
à pied. En empruntant, bien-sûr, la même route sur laquelle j'avais
escorté son Troupeau deux années plus tôt.

J'avais entre temps (vers la fin avril) écrit au Ministère des
Transports pour savoir ce qui
interdisait aux bergers de Transhumer "A PIED" (écrit en capitales
d'imprimerie et souligné trois fois).

Il me fut finalement répondu vers la fin juin 76 que M. le Préfet du
Vaucluse avait été chargé par le Ministère des Transports de
voir ce qui pouvait gêner la transhumance....en camions.

MERCI LES HYPOCRITES...
Ce fut pour moi une véritable Déclaration de guerre.Une telle réponse
me scandalisa au plus profond de moi.

Je n'avais que treize ans.

Sitôt le collège fini, je préparais mes affaires et ambitionnais de
TRANSHUMER TOUT SEUL en signe de protestation.

Je ne me souviens pas que cette affaire fit grand bruit dans les mass media....

Mes parents, inquiets de me voir partir seul sur les routes
m'arrachèrent des hurlements... En exigeant de me conduire en voiture
jusque dans la Drôme (ici l'entrée de la Motte Chalancon).

Mais moi qui suis puriste, j'ambitionnais de revivre le même tracé que
lors de la Transhumance suivie deux étés plus tôt.

Manifestement, eux et moi n'étions pas issus de la même matrice...

Mon père me conduisit de ce fait en voiture dans la Drôme. Je pleurais
de rage, au fur et à mesure que je voyais s'écouler les étapes que
j'avais voulu revivre GRANDEUR NATURE...

Je fus enfin lâché peu avant la Motte.
Mes jambes me démangeaient de savourer ce trajet qui m'avait consacré
comme Aide berger en 74.

Tout naturellement, en ce courant juillet dans la Drôme provençale, je
brûlais les
étapes, pressé que j'étais de revivre La Transhumance...

C'est ainsi que je parcourais en fait DEUX ÉTAPES en un seul jour,
soit plus de trente kilomètres par avec ce joli sac arrimé sur le
dos...

Chacune des étapes correspondait à l'une des haltes vécues, elles, en
escortant le Troupeau que constituait Tellène chaque été.

Soit plus de 2000 brebis.
En effet, lui en possédait 400 mais pour louer l'alpage de Chamousset,
il lui fallait prendre plusieurs autres troupeaux en garde.

Car un alpage, cela se loue cher.

Il n'est pas bon, toutefois, que les Brebis passent l'été en Provence.
Elles déperissent du fait de la chaleur et de la sécheresse, qui
s'installe progressivement.

Ma première nuit, en cet été 1976, je l'aurais passée chez les bons
vieux M. et Mme Magnan de la Charce. Ceux-là attendaient ma visite
avec impatience...
En effet, c'est à cette époque que l'on coupe les Tilleuls dans cette
partie de la Drôme et il faut reconnaître qu'à 13 ans, ma fine
corpulence était tout indiquée pour grimper au sommet de l'échelle.

Suite à la demande insistante de mes hôtes âgés... J'accepte de
modifier mes plans... Et de les aider UN jour. Gratuitement, s'entend.

Les bons vieux parviennent alors à me convaincre de continuer à les
aider.... DEUX jours supplémentaires. Ce qui reporte mon départ de la
Charce au vendredi matin.

Car au bout de TROIS jours... Je ne tenais plus en place.
Cela fait deux ans que j'aurais vécu cette Transhumance et qu'elle
hante mes souvenirs la nuit, tel un Appel mystérieusement lancinant.

Le vendredi matin, je prends congé vers 7 heures du matin de Mme
Magnan et je m'engage dans la petite combe qui monte en direction du
Col de Prémols.

L'air qui souffle de la montagne est bien aigrelet aussi il me prend
soudainement comme un accès d'otite. Je note que depuis que mon père
m'a appris qu'il était tout à fait naturel que je souffre d'une telle
affection, il suffit désormais que je me raisonne... Pour que la
douleur s'estompe peu à peu.

Ce sera la dernière fois que j'aurais ressenti cette désagréable douleur.

Le vendredi soir, j'atteins, exténué, la ferme de M. Caille, située
dans la vallée de la Drôme, à quelque 3 km en contrebas de Luc en
Diois.

Le samedi matin, son aimable femme me fait la surprise de me préparer
deux énormes sandwichs pour le pic-nique du jour.

Je remonte sur Luc, enquille par Luzerand et débouche sur Châtillon.

Le samedi soir, j'atteins le cabanon de Joseph Orand, situé à Combeau.

Certes, Joseph Orand c'est l'ennemi de Tellène... Mais lorsque nous
avons fait sa connaissance à la fin de l'été 1975, vu que ma mère
n'avait aucune envie de camper à l'altitude des Hauts Plateaux chez
l'ami Tellène, alors nous avions sympathisé avec le berger du cru.

Orand de Bènevise.
Durant cette première partie de l'été 1976, il avait été convenu que
je vienne l'aider à garder ses Brebis - de modestes Préalpes - tandis
que lui donnerait la main à Félix, son fils qui vit à Bènevise, pour
rentrer les foins.

Cette année-là le Joseph avait «330 brebis» et c'était la fierté de ce
vieux berger né en 1905 et qui gardait les troupeaux depuis l'âge de 5
ans.

Durant les soirées, Joseph me racontait combien lui et ses deux petits
compagnons étaient morts de peur, la nuit perdus sur l'alpage de
Tussac, alors que l'ours rôdait autour du parc à brebis.

Les brebis du village, que 3 petits moutards gardaient tout l'été en
alpage, pour permettre aux adultes de faire les foins autour des
villages, quelques 1000 mètres de dénivellée plus bas.

Aures temps, autres moeurs.
Personnellement, n'ayant ni connu les ours, ni même les loups, lorsque
j'atteignais le seuil de la cabane d'Orand, ce fut La Délivrance !!

Libre....enfin libre....comme l'Aigle royal qui hante les falaises
abruptes des rochers de Tussac, surplombant la vallée...

Ce ne sera qu'à la mi-août que je changerai encore d'altitude, pour
cette fois, rejoindre Tellène et son gros Troupeau.

Mais devant Joseph, j'évitais d'évoquer cette perspective et il fut
pour moi un Enseignant précieux, du fait de ce Savoir ancestral qu'il
me transmettait patiemment, heure après heure.

Savoir venu de la nuit des Temps et que celles et ceux qui se disent
aujourd'hui « Amis des Animaux » dénigrent avec une superbe propre aux
ignorants et aux stupides.

Comme ils me font pitié...
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Commentaires
Nature et Équité
  • L'ÉQUITÉ dans les Sociétés humaines ne pourra être établie que dans le Respect des Lois de l'Évolution, que nous dictent la Nature et le Cosmos ; lesquels ne font qu'Un avec le Créateur. "Indiens des Plaines" ou "Maasaï" ont notamment compris ce Message.
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